Progressive rock / Avant-garde Metal
2009
Canada
(Vancouver)
Site Officiel
MySpace
Line-up
Devin Townsend
(voix et guitares)
Duris Maxwell
(batterie)
Jean Savoie
(basse)
Dave Young
(claviers)
DISCOGRAPHIE:
DEVIN TOWNSEND
Ocean machine (1997)
Infinity (1998)
Ass sordid demos 1 & 2 (1999)
Physicist (2000)
Terria (2001)
Devlab (2004)
The hummer (2006)
Ziltois the omniscient (2007)
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STAPPING YOUNG LAD
Heavy as a really heavy thing (1995)
City (1997)
No sleep ‘till bedtime (live 1998)
Strapping young lad (2003)
Alien (2005)
The new black (2006)
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DEVIN TOWNSEND BAND
Accelerated evolution (2003)
Synchestra (2006)
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PUNKY BREWSTER
Cooked on phonics (1996)
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DEVIN TOWNSEND PROJECT
Ki (2009)
Tracklist
A Monday
Coast
Disrupt
Gato
Terminal
Heaven send
Ain’t never gonna win
Winter
Trainfire
Lady Helen
Ki
Quiet riot
Demon league
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Chronique by MASS
Dans son sens premier, on appelle musique l’art de combiner les sons en suivant certaines règles.
La musique est magique et unique car elle conjugue les antagonismes et les paradoxes.
Elle est le seul langage universel qui peut être compris par tous en se transformant en hymnes populaires et en même temps elle peut devenir si complexe qu’elle ne décide de s’offrir qu’à une poignée d’initiés.
Nous ne sommes pas tous égaux devant la musique. Certains n’y voient qu’un passe temps ou un simple divertissement destiné à faire passer des émotions plus ou moins profondes. Pour d’autres, l’immersion est totale.
C’est le cas de Devin Townsend. En regardant sa discographie impressionnante et tellement variée (17 albums en moins de 13ans !), on comprend que pour lui la musique est un exutoire. Il se sert de tous les leviers musicaux comme une soupape de sécurité pour exprimer ses sentiments et évacuer son trop plein émotionnel et créatif. Ses expériences musicales se transforment alors en exorcisme.
Devin Townsend est surement passé à deux doigts de l’internement. Il revient aujourd’hui apparemment en forme et libéré de ses démons (alcool et marijuana) avec un nouveau projet qu’on peut qualifier de musicalement ambitieux et de radicalement différent de ce qu’il a réalisé jusque là.
« KI » est le premier opus d’une série de quatre disques qu’il a déjà enregistrés. Ces albums seront différents mais formeront un tout indissociable comme les différentes parties d’un corps humain.
Il n’est point question de metal ici. Que les choses soient claires. Les amateurs des sensations cataclysmiques de Strapping Young Lad peuvent passer leur chemin. On se demande comment la même personne a pu écrire l’album « city » de SYL (le mètre étalon de l’ultra violence musicale) et ce disque de rock aérien flirtant aux confins de l’atmosphérique et du progressif. Il apparaît même impossible de rattacher KI à ce que Townsend a déjà fait.
Aucun riff assassin sur cette galette, mais une suite de mélodies envoutantes. On pénètre le cerveau du créateur et on navigue à vue mais sans réelle peur. On a envie de découvrir et parcourir cet océan atmosphérique. Là où, avec ces précédents opus, on était parfois plongé de force dans un incontrôlable cauchemar, les musiciens délivrent ici de l’émotion à l’état pur.
Avec l’introduction « A monday », le ton est donné. Simplicité. Emotion. Aucune saturation.
Toutes les ondes négatives sont évacuées. Les chansons se construisent sur la longueur. On sent bien naître sur certains passages de « disrupt » et « heaven send » des esquisses de rage mais elles sont maitrisées pour garder l’espace sonore pur et parfaitement aérien.
Si on excepte « gato », ou townsend (épaulé par une troublante voix féminine) s’arrache les cordes vocales, la voix du chanteur se fait douce et mélancolique. Parfois presque féminine.
La ballade « lady helen » est tout simplement sublime. Elle transporte si loin l’auditeur qu’on souhaite plus que tout qu’elle ne se termine pas.
Même si KI est construit selon une unité émotionnelle et temporelle, il ne se déroule pas de manière monolithique. Les chansons sont épurées mais les musiciens usent de divers artifices qu’ils greffent sur les mélodies. « trainfire » est presque « rockabilly ». Les lignes rythmiques basse-batterie de « coast » et « disrupt » sont super entêtantes et groovy. La chanson titre « Ki » est une pièce progressive qui se conclut avec un final épique où Devin sort sa voix de ténor.
Cet album est étonnant. Il donne clairement envie de se laisser aller à la mélancolie.
KI tranche avec tout ce qu’à fait auparavant Devin Townsend, KI est l’exact opposé de l’album « city », comme si le créateur voulait boucler un cycle musical… Tourner une page de sa vie…
Même si cet album va décevoir les fans les plus extrêmes, il laisse augurer du meilleur pour les 3 volets restant à venir.
En attendant de les découvrir, je ferme les yeux et je me replonge dans cet océan de plénitude….
2 commentaires:
Ta critique est excellente! Je suis d'accord avec toi sur presque tout ce que tu as dit.
Reste le presque... S'il est vrai que le style tranche assez avec du Townsend "conventionnel" (je ne serais pas remonté jusqu'à City, Ziltoid étant un example aussi récent que parlant) je trouve que cet album s'inscrit parfaitement dans son univers. L'ambiance m'a beaucoup fait penser à celle des morceaux les plus calmes de Terria (attention, en aucun cas je ne dis que c'est la même!).
Tu l'as dit toi-même," si l'on met Geto de côté", mais dans ce cas, ou mets-tu Heaven Send? Car ses BURN hurlés a pleine gorge s'entendent de très loin... Pas metal peut-être?
En conclusion, il est, pour moi, nécessaire de dire que la musique, nous l'entendons tous un peu différemment, et qu'elle est donc très subjective... Je trouve ta critique très intelligente et très pertinente sur la plupart des points, je te le dis encore une fois.
Musicalement,
metal_prog
En réponse au commentaire précédent de metal-prog:
j'ai relu ma chronique et je viens de me rendre compte que je m'étais trompé de titre. effectivement, le morceau avec les growls et la fille qui accompagne devin sont sur heaven send. mea culpa...
mais je persiste et signe. cet album n'est définitivement pas un album de metal. devin townsend utilise sa voix grave parcimonieusement pour faire passer des émotions rageuses (sur gato et heaven send)mais aucun des titres n'est construit comme une pièce métal...
si j'ai cité city, c'est parcequequ'il est la parfaite antithèse sonore de ki. townsend a enregistré city a une époque où il avait la rage en lui et des envies de suicide et de meurtres (les rares interviews qu'il a donné à l'époque étaient effrayantes...). pour moi ziltoid est déjà plus influencé par tout ce qu'il a fait avant. townsend est un vrai artiste (on pourrait le comparer à mike patton dans l'attitude et le recul qu'il a avec la musique et du music business). je susi d'accord avec toi pour dire que nous vivons tous la musique différement, c'est écrit dans le début de ma chronique...
merci pour tes commentaires.
MASS
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